RDC : Le développement par hasard ?

La vie dans nos villages au 21e siècle. Un retard rattrapable ?
La vie dans nos villages au 21e siècle. Un retard rattrapable ?
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La RDC a trop de ressources naturelles, de grande utilité pour le monde de demain, pour continuer à figurer sur la liste des pays les plus pauvres au monde. Le fait que nos partis politiques ne proposent rien qui en vaille la peine, afin de déconstruire ce paradoxe, remet en question la pertinence de notre modèle politico économique.

Nous devrions sérieusement nous questionner, sur ce que nous devons absolument changer, pour rapidement hausser le niveau de vie du congolais, à la hauteur de la grandeur de notre pays. Pour pouvoir transformer en richesse, à un rythme accéléré, toutes ces immenses ressources sur lesquelles nous dormons allègrement. On aura besoin d’une assistance multiforme des autres bien sûr, vu nos grossières faiblesses d’aujourd’hui. Mais l’on doit vraiment arrêter de tourner en rond, comme on le fait depuis 1960.

On regardait récemment une émission à la Télé montrant quelques villes du monde, en 1920. On a vu circuler des bons bus de transport public dans une ville d’Europe. Un ami me demandera alors, où étaient nos ancêtres en ce moment-là ? Belle question !

Si l’on ne se reprend pas vite, dans 100 ans, nos arrière-petits-enfants se poseront la même question, en regardant les films du monde de l’an 2025. En effet, que faisons-nous aujourd’hui, pour résolument rattraper notre retard sur les autres ? Pour ne plus avoir besoin, par exemple, d’aller nous faire soigner ailleurs ? Comment éviter, dans les années à venir, de demeurer les mêmes damnés de la terre ?

Voilà pourquoi nous pensons que l’Etat se doit d’organiser le développement de nos provinces, de nos territoires, de nos villages et de nos entreprises, dans tous les recoins du pays. Il doit réaliser l’épanouissement de tous les Congolais, partout et dans toutes les provinces. Car, si avec tous ses moyens, l’Etat ne peut pas le faire, comment espérer que nos concitoyens des villages puissent orchestrer une telle transformation ? On y est encore aujourd’hui sur des pirogues, alors que Rome antique avait déjà des galères qui traversaient des mers !

Le développement naturel du Congo profond risque de prendre plusieurs siècles, si l’on n’y prend garde. On a besoin de développer le pays en marche forcée et de façon structurée, comme d’autres pays l’ont fait !

Nous avons eu l’excellente idée de créer de Zones Economiques Spéciales (ZES), comme celle de Kinshasa/ Maluku. Tirons le maximum de cette politique. Au lieu d’attendre que des investisseurs privés amènent des projets, anticipons sur les types d’industries qu’on devrait y retrouver.

Avoir une industrie de boissons sucrées est une très bonne idée. Cependant, les industries de transformation agricole seraient les meilleures, et de loin. Leur valeur ajoutée aura un impact plus significatif sur la population environnante. Ces industries boosteront la production agricole de nos villages des environs, et forgeront une structuration de notre agriculture, pour aligner nos pratiques aux standards internationaux, sur toute leur chaine de valeur, comme par exemple, le tableau nutritionnel sur les emballages des produits alimentaires.

Si l’on délimite convenablement l’espace dont le ZES de Maluku va devenir la locomotive économique, si l’on détermine précisément le potentiel agricole varié de cet espace, l’on pourrait anticiper le dimensionnement de nos usines à y installer. Et ainsi déterminer le type d’investisseur le plus adapté que nous devrions attirer. Soit des majors de l’industrie pour les produits stratégiques de demain ou nos grosses productions, ou plutôt des starts up plus modestes, pour nos nouveaux produits innovants, à tester sur le marché mondial.

Sans cette projection finale du parc industriel que ce ZES devra être, nous la pourvoirons difficilement, des infrastructures de base suffisantes dont elle aura besoin. Et nous n’en tirerons pas le potentiel maximal, ni en termes de nombre et de grandeur d’usines à installer, ni dans l’entrainement économique de la population environnante. Nous avons besoin de trouver dans les hypermarchés des grandes villes du monde, les pots de beurre d’arachide, des boites de tomates hachées ou de café moulu, ou encore des sachets d’haricots bio, made in RDC !

Et, il n’y a pas que le secteur agricole, d’ailleurs. Toutes nos ressources locales exportables sont appelées à être transformées, pour alimenter le marché mondial et hausser notre PIB ! Nous devrions donc chercher à réaliser ce que nous désirons, et non pas attendre que les investisseurs emmènent ce qu’ils veulent bien nous emmener !

C’est la même approche que le gouvernement devra développer en provinces, dans tous nos 145 territoires. Il s’agira de déterminer le potentiel de toutes les ressources exploitables de chaque territoire, ressources minières, agricoles, forestières, de pêche et de l’élevage, énergétiques, pharmaceutiques, des matériaux de construction, etc. Et, aux environs des ressources à grand potentiel les plus prometteuses, concevoir de petites ZES des territoires, pour entrainer la croissance économique des villages environnants.

Surtout si nos villageois sont encadrés par un Service National repensé, qui laisse l’exploitation agricole à la population rurale, mais lui assure un renforcement des capacités en nouvelles pratiques agricoles modernes, et lui fournit une assistance en mécanisation de ses activités. Un Service National qui assure la productivité de nos exploitations agricoles, afin de garantir aux ZES les intrants dont ils auront besoin.

Nous disposerons ainsi d’un plan directeur d’industrialisation de base, que tous les gouvernements, les gouverneurs de province et les administrateurs de territoires auront à suivre. Il sera de leur responsabilité de mettre en application ce plan, d’en corriger les hypothèses erronées, de trouver des solutions aux problèmes qui surviendront, de faire le rattrapage des résultats non atteints, bref d’assurer l’amélioration continue de ce plan et de ses résultats, mais aussi, du niveau de vie dans nos villages.

On aura ainsi une projection de l’industrialisation du pays dans les 5, 10 et 30 ans à venir, ainsi que les prévisions de PIB y relatifs, chaque territoire connaissant les richesses qu’il devra générer, pour ne pas laisser notre développement au hasard. Cela contribuera à élever la maturité économique de nos villageois, qui disposeront de leur plan de développement local comme d’un argumentaire, afin d’exercer une saine pression sociale sur leurs dirigeants, à tous les niveaux.

Nous en appelons d’ailleurs, à une limitation de tous les mandats politiques et de la haute administration publique. Afin que nos anciens ministres, députés et haut-fonctionnaires rentrent montrer à nos villages, par l’exemple, comment industrialiser la RDC dans tous les domaines. La politique n’étant pas un métier, pour y faire carrière !

Il ne restera plus au gouvernement qu’à définir ses stratégies idoines, pour le financement de ces ZES et de nos exploitations agricoles, l’engagement des 100 millions de congolais dans cette politique de transformation du pays, le renforcement des compétences nationales techniques et de gestion industrielles requises, le développement de l’entrepreneuriat congolais pour assurer notre souveraineté économique, une politique fiscale et douanière incitative, ainsi que pour la construction concomitante des infrastructures économiques et sociales de base, particulièrement celles du Transport, de l’Energie et du Numérique.

Dans une publication prochaine, nous allons revenir sur certains aspects de ces stratégies, au vu de nos conditions spécifiques, caractérisées par une immensité de ressources naturelles mais également des grosses faiblesses technologiques, de gestion et de rigueur !

Voilà ce que nous attendons d’un gouvernement de développement, qui ne soit plus juste une institution qui règne sur les citoyens. Dont le boulot principal est de transformer ce pays, et non pas de faire de la parade politicienne. L’industrialisation de la RDC, en un temps record, est faisable !


Vidéo 3 min 13 sec : RDC : PAS DE DEVELOPPEMENT PAR HASARD

Demandons au gouvernement de devenir plus proactif et engagé dans le développement de notre hinterland. Que la gestion du pays soit moins un jeu politique, pour devenir un travail sérieux de l’amélioration du niveau de vie du congolais lambda. #congo #kinshasa #rdc #industrial #developpement #africa


Short 58 secondes : RDC  LE DEVELOPPEMENT PAR HASARD ?

Nous avons besoin d’un Etat incubateur des entreprises privées nationales, pour structurer le développement rapide de nos territoires #shorts #rdc #congo #kinshasa #africa #efficiency #pauvreté #shortvideos #afrique

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