Partis politiques congolais : Prêts à réduire la pauvreté en RDC ? – 3

Ingrédients Développement Économique
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Troisième et dernière partie : Quelles compétences chaque parti doit-il démontrer ?

Le développement économique d’un pays est une activité complexe. Pour bien le réaliser, un atout majeur est d’avoir un État compétent. Il en est de même des partis politiques, qui modulent le fonctionnement de l’État. Mais, de quels savoir-faire pratiques parle-t-on ici, pour nos partis politiques ?

Quatre types de compétences pratiques importantes

Pour faire le développement du pays, un savoir-faire pratique approprié est nécessaire dans les domaines suivants : l’évaluation de notre potentiel de prospérité, la matérialisation de ce potentiel, la représentation constructive du peuple et la direction économique et sociétale de nos communautés de base. Surtout au regard de notre défi majeur, celui de bâtir une richesse nationale, à la hauteur du niveau très élevé de nos ressources naturelles. La RDC ne peut pas être un pays pauvre !

Compétences relatives au potentiel de prospérité de la RDC.

De quel niveau de richesse parle-t-on, quand on pense RDC ? Et quelle qualité de vie peut-on espérer pour un congolais ordinaire ?

Chaque parti devrait évaluer le revenu estimé que le pays peut générer, si toutes nos ressources étaient exploitées de façon optimum. Par exemple, quel revenu agricole chaque territoire donnerait si nous exploitions les 80 millions d’hectares arables du pays, pour faire l’export au marché mondial, non pas des produits bruts, mais des produits transformés sur place ?

En faisant cet exercice pour toutes nos ressources, humaines, terres arables, ressources minières, potentiel hydro-électrique, exceptionnelle biodiversité, etc., on se rendra compte que la RDC est un colosse qui se néglige, mais qui peut très vite devenir une puissance économique. C’est un travail sérieux, de recherche et d’évaluation, qui nécessite des compétences appropriées !

Sur base de cette évaluation, chaque parti pourra proposer une vision ambitieuse mais réalisable du pays, une mission et des valeurs, des stratégies sectorielles globales ainsi que des mécanismes d’agilité ad hoc, pour l’adaptation des stratégies aux mutations constantes du monde.

Compétences de matérialisation de nos potentiels

Tous nos potentiels ont vocation à être convertis en richesse, pour assurer un bien-être réel pour tous les congolais. Comment réussir cette conversion ?

L’exploitation de nos ressources requiert au préalable des études techniques, financières, économiques, réglementaires et environnementales, afin de déterminer le meilleur modèle économique pour chaque domaine. Cela nous permettra d’organiser une transformation structurée et intégrée de tout le pays, avec efficience, cette capacité de réaliser beaucoup, avec très peu de moyens, une valeur d’exécution qui nous fait cruellement défaut !

A cet effet, sont requises des compétences d’organisation, de structuration de nos initiatives, de gestion de projets et même de négociation complexe, avec des partenaires étrangers, afin de bénéficier de leur support en technologie, en financement ou en gestion, tout en préservant nos intérêts.

Cela, afin que nos lois et programmes d’action futurs assurent une transition harmonieuse, du mode actuel de production de survie, de type artisanal, à une industrialisation effective de chaque province, nécessaire pour notre développement.

Nos politiques passées n’ont pas été assez bonnes. C’est à croire que, tous les partis politiques qui avaient gouverné le pays depuis, avaient manqué ces compétences particulières.

Le Congo ne doit pas demeurer potentiellement riche. Non ! La RDC se doit d’être riche, point.

Compétences de la représentation constructive de la population

Représenter la population est une tâche ardue, qui consiste non seulement à faire le plaidoyer de ses préoccupations majeures, mais également à être capable de susciter l’engagement de cette population, dans le travail bien fait et dans les valeurs morales, dignes d’une société florissante.

Considérons par exemple nos produits agricoles ou miniers à fort potentiel sur le marché mondial. Quelles capacités techniques faut-il transférer aux acteurs locaux, afin qu’ils puissent s’inscrire, de façon rentable, dans toute chaîne de valeur de transformation des produits phares de leur terroir ?

Et comment installer dans notre population, des valeurs éthiques et le respect des biens publics, pour que le recel de ces biens ne soit plus la norme ?

Comme leader, il sied d’avoir cette compétence de pouvoir accroître les capacités et le sens moral du peuple, afin qu’il s’approprie la construction de son destin. Car, il est important que chaque congolais, où qu’il soit, crée de façon correcte, de richesses pour le pays, au vu de nos abondantes ressources et des opportunités qu’offre le monde.

Compétences de direction économique et sociétale du pays profond

Pour le développement d’un territoire par exemple, l’offre politique du parti devrait proposer sa vision et sa stratégie locales, les initiatives économiques concrètes à lancer, les objectifs fixés et leurs indicateurs de performance. Chaque communauté de base doit savoir quelle richesse elle devrait générer et comment le faire.

L’offre devrait aussi promouvoir les meilleurs techniques, standards et systèmes d’exploitation à utiliser. Nos communautés de base doivent être économiquement formées.

En sus de cette compétence de gestion des performances locales, une saine direction sera renforcée si l’État trouvait des solutions aux problèmes hors de portée des acteurs locaux, comme le manque d’infrastructures de base.

Enfin, il y a le sens de grandeur du pays à faire naître partout.  La terre promise pour la RDC est très belle. Chacun devrait être fier de participer à son avènement. Nos partis devraient guider le peuple vers cette destinée.

Conclusion

Si nos partis politiques n’ont comme raison d’être, que de chanter la grandeur de quelques personnes, au lieu de magnifier la splendeur d’un grand Congo ; si leur idéologie politique ne se résume qu’à se servir ; si leur représentation de la population ne se limite qu’à voter des lois partisanes, en faveur de certains d’entre eux et si ,comme direction économique et sociétale de la nation, aucun d’eux ne propose un projet d’une société réellement éthique, travailleuse et moderne, jusque dans nos villages ; pire, si dans leur grande majorité, notre pléthore de partis manque de capacités internes pour se restructurer et gagner en efficacité, alors, nous perdons inutilement notre temps avec ces partis, incapables de conduire la RDC vers son destin.

Il faudrait éviter la situation de 1960, où nos partis politiques manquaient des cadres compétents, en nombre suffisant, pour relever les défis d’alors.

Les choses peuvent changer, si nos partis se décident de modifier leur paradigme, pour recruter des cadres capables, à même de rehausser le niveau de leur compétence interne. C’est seulement alors, qu’ils seront prêts pour réaliser le développement inclusif, intégré et résilient d’un grand Congo.

Que Dieu bénisse notre pays !

4 commentaires

  1. La direction de nos communautés de base est importante. On est environ 100 millions de congolais. Combien savent que la RDC est dans le groupe PPTE des pays pauvres très endettés ? Combien comprennent le concept du développement économique ? Dans nos villages, tout le monde trouve normal sa vie de tous les jours, pauvre ou pas. Un éveil de la conscience économique est indispensable.

    1. Point de vue très valable. Même dans nos villes, cet éveil économique est nécessaire. Nos mamans qui vendent à même le sol le long de nos chaussées trouvent normale leur vie, quand bien même leur petit commerce est loin d’être rentable, au vu de leurs besoins de base. Le congolais doit devenir un homme économique nouveau, plus ambitieux et plus exigeant.

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