Partis Politiques Congolais : Prêts à réduire la pauvreté en RDC ?

Afrique : Taux d’extrême pauvreté - Banque Mondiale 2013
Afrique : Taux d’extrême pauvreté - Banque Mondiale 2013
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Première partie : Raison d’être et Idéologie pour tout parti politique ?

En 2013, l’extrême pauvreté touchait plus de 70% de la population congolaise. Je n’ai pas trouvé le taux de 2020, mais la situation ne s’est pas beaucoup améliorée depuis.

Et si l’on s’interrogeait sur la capacité de nos partis politiques à relever le défi de la réduction de la pauvreté dans le pays ! Je donne à ce sujet mes réflexions en trois points : (1). Quelle raison d’être et quelle idéologie pour chaque parti politique congolais ? (2). Quels rôles doit jouer tout parti politique ? (3). Quelles compétences chaque parti doit-il démontrer ?

Ci-après vient mon premier point. J’ose espérer que vous partagerez, vous aussi, vos réflexions à ce propos, avec les vôtres.

Pourquoi crée-t-on un parti politique ?

Tout parti politique congolais est en quête du pouvoir d’État, dans l’objectif de faire de la RDC un pays bien organisé et prospère d’une part, et de l’autre, de donner à chaque congolais un niveau de vie décent.

Nous avons en RDC, quelques centaines de partis politiques. De ce fait, on devrait avoir un foisonnement de plans de développement du pays, des centaines d’initiatives de tous genres, plus originales les unes que les autres, et qui couvriraient tous les aspects de l’économie dans chacun de nos territoires, secteurs et villages. On aurait aussi eu d’incessants débats politiques sur le niveau bas de nos indices de développement humain, sur le déploiement des services sociaux de base dans nos communautés rurales, etc.

Voilà ce qu’aurait traduit l’existence d’un grand nombre de partis politiques, en concurrence pour la meilleure proposition d’un développement inclusif du pays.

Mais malheureusement, tout se passe comme si, beaucoup de nos partis politiques ne recherchaient le pouvoir que pour en tirer, à leur tour, des privilèges individuels et partisans, sans aucun souci pour réduire, un tant soit peu, le nombre des congolais qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Il serait dès lors impérieux que, chaque parti politique réaffirme de bon aloi, sa raison d’exister, afin que chaque citoyen puisse juger de la conformité des propositions politiques de ce parti à sa raison d’être.

En quoi nos partis politiques sont-ils différents entre eux ?

Du fait qu’ils poursuivraient tous le même but, ce sont les moyens que les partis comptent mettre en œuvre qui marqueraient la différence entre eux. Se faisant, chaque parti incarnerait une idéologie politique différente.

Y aurait-il donc chez nous, des dizaines de doctrines politiques différentes, si tant est que, nos partis recherchent tous le bien-être du congolais ? On peut en douter !

De façon simplifiée, les doctrines politiques se résument grossièrement en une idéologie de gauche et une idéologie de droite.

Pour atteindre la prospérité du pays et réaliser le bien-être des citoyens, une idéologie socialiste de gauche privilégie, comme moyen d’action principal, la réduction des inégalités entre les citoyens et une plus grande intervention de l’État dans la vie économique et sociale de la nation. Cela, afin d’assurer une redistribution équitable des richesses nationales et la fourniture du plus grand nombre de services publics de qualité au plus grand nombre possible des citoyens. 

Alors qu’une idéologie de droite, de type capitaliste, soutient plutôt un système libéral, où l’individu bénéficie d’une grande liberté dans la création de la richesse du pays, avec le moins possible d’interventions de l’État dans l’économie et les services sociaux. Un système qui combat la bureaucratie excessive de l’État et où, les meilleurs éléments créeraient de grandes richesses qui ruisselleraient sur l’ensemble de la communauté.

De plus, selon l’intensité de l’empreinte idéologique émergent des partis de l’extrême gauche, plus au moins enclins aux questions environnementales, ou ceux de l’extrême droite, avec parfois de relent nationaliste ou régionaliste aigu. Il y a aussi un classement de certains partis au centre, un groupe plus éclectique, qui se distance des extrêmes et recherche un équilibre entre les idéaux de la gauche et ceux de la droite.

Regardons à quoi riment ces idéologies de gauche et de droite, si on les adapte aux réalités politiques de la RDC. Se référant à nos dernières élections, où aviez-vous trouvé de semblants de propositions, relatives à la réduction des inégalités dans la distribution des richesses nationales, si chères aux partis de gauche ?  Ou encore, des stratégies de la droite sur la promotion de l’entreprenariat, par des subventions pour le développement d’une agriculture intensive et industrielle dans nos provinces ?  Difficile à dire.

Serions-nous donc dans un pays de partis sans idéologie politique ? Il serait impérieux, une fois de plus, que chaque parti politique redéfinisse ses moyens d’action préférés, pour réaliser un développement intégré et un enrichissement inclusif des congolais.

Car souvent, si pas toujours, des partis politiques sans aucun encrage doctrinal, sont des partis prêts à toutes les turpitudes, pour s’accrocher au pouvoir, considéré dès lors comme une mangeoire pour ses membres !

J’ose espérer que la RDC n’a pas opté pour cette absence d’idéologie !

7 commentaires

  1. Question intéressante que celle de la capacité de nos partis politiques. Car, il nous faut rompre leur silence assourdissant sur des questions importantes du développement économique du pays. Comme par exemple, la détermination de la province qui a le taux de chômage le plus bas et la discussion sur sa politique de création des emplois nouveaux. Et des bons sujets économiques ne manquent pas…

    1. La question en vaut la peine. Parce qu’une bonne dizaine aurait largement suffi. Une dizaine de partis à envergure nationale, articulant chacun une vision claire pour chaque province. Des partis qui engagent chaque territoire du pays dans un travail intéressé pour réduire la pauvreté de sa population de 70% à moins de 10%. Voila ce qu’il nous faut !

  2. La question vaut la peine de s’y pencher. Le foisonnement des partis politiques n’est pas un signe de démocratie. Il est à remarquer que le débat politique au pays se focalise uniquement sur la politique. Les différents partis ont certes une idéologie qui figure sur leurs statuts mais en réalité, arrivé au pouvoir, aucune référence à celle ci. Souvent même, certains de leurs cadres ne savent même pas de quoi on parle.

    1. En effet. Un nombre excessif des partis projette davantage l’image d’une démocratie au rabais ! Limitons au raisonnable ce nombre.

      Quant aux débats focalisés sur la politique, n’est-ce pas parce que celle-ci est l’activité la plus lucrative du pays, une aberration que nous semblons tous avoir acceptée ?
      Je crains qu’on ne discute pas assez l’économie et le social, vu la mauvaise organisation de l’État, qui ne publie pas de façon régulière l’évolution des principaux indicateurs économiques et sociaux. Ailleurs cette publication secoue la torpeur générale et suscite des débats passionnés.

      Je crois aussi que toute idéologie couchée dans les statuts enfermées dans un tiroir, est une idéologie morte. La vraie idéologie est celle qui se reflète dans les actions de tous les jours. Comme le MPR qui se « servait », alors qu’il était là pour « Servir » !

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