Les députés nationaux sont sensés défendre nos intérêts devant d’autres organes de l’Etat. Cependant, les images navrantes de la salle clairsemée des plénières, où ils brillent parfois par leur absence, laissent perplexes.
A voir le dénuement de nos 145 territoires dans leurs 471 secteurs et 264 chefferies, nos concitoyens de l’arrière-pays pourraient se demander, avec raison, à quoi ont servi les différentes élections des députés de leur circonscription, depuis 2006.
En effet, depuis lors, nous avons eu plusieurs plans stratégiques, des tas de programmes d’actions du gouvernement et de plans directeurs sectoriels divers. Nos représentants ont-ils questionné l’impact de ces plans et programmes, territoire par territoire ?
Voilà pourquoi nous avons besoin d’une assemblée nationale vigoureuse, qui fait des propositions des lois exigeantes, recadre avec rigueur les politiques publiques mises en place et corrige efficacement l’action de l’exécutif, afin de produire une transformation rapide du pays. Nos concitoyens doivent cesser d’être des hommes de douleur et des familiers de la souffrance, pour vivre dans un pays réellement plus beau qu’avant, ce dont on rêve depuis 1960.
Je suggèrerais pour cela que notre assemblée nationale se fixe désormais des indicateurs de performance exigeants.
Comme la liste à jour des lois adoptées et de projets en attente d’examen, la liste des améliorations réalisées grâce aux contrôles parlementaires, le suivi de l’exécution conforme des plans stratégiques et programmes du gouvernement et le suivi des résultats des contrat-programmes des entreprises du portefeuille.
Mais également le suivi de l’évolution de nos indicateurs économiques et sociaux, comme le taux de croissance du secteur manufacturier ; par province, le taux de personnes sous le seuil de pauvreté, l’évolution du marché du travail (Taux de chômage vs Création d’emploi), l’indice de développement humain, etc.
Pour avoir une assemblée nationale performante, il faudrait aussi que nos députés soient eux-mêmes des lobbyistes du développement. Le dynamisme de chaque député pourrait ainsi être apprécié par son taux de présence aux plenières et aux travaux de commissions, la fréquence de ses prises de parole aux débats, le nombre et la pertinence de ses propositions d’amendements et rapports parlementaires, etc.
Tous ces éléments devront être postés au site Internet de l’Assemblée Nationale. Où l’on trouverait la liste de tous les députés, leur circonscription respective, l’adresse de la permanence de chaque député et l’e-mail de ses assistants, afin de pouvoir remonter les questions éventuelles de la population. J’attendrais y trouver aussi des documents parlementaires significatifs comme les comptes rendus des débats et les rapports de contrôle de tous les organes publiques.
J’attendrais trouver également dans ce site, combien exactement est rémunéré mon représentant, les invisibles y compris. Le pays gagnerait à réduire l’aspect « business » dans nos pratiques politiques, pour promouvoir un pseudo sacerdoce du service à la nation. Afin d’atténuer la fracture financière et sociale grandissante, entre la classe politique et la grande masse des citoyens.
La rémunération totale d’un député ne devrait pas être plus élevée que le salaire d’un professeur ordinaire d’université, par exemple. Afin que n’embrassent la députation que des personnes ayant quelque chose à donner au pays.
Comparés aux pays avancés, la RDC est caractérisée par un retard colossal généralisé, qui nécessite rapidement un rattrapage budgétaire, économique, financier, social, technologique, numérique, industriel, entrepreneurial, actionnarial, organisationnel, écologique et j’en passe.
Seuls, des lois innovantes et exigeantes qui changent notre mentalité inutilement dépensière, un contrôle sans complaisance de l’action du gouvernement qui amorce notre transition vers une industrialisation massive du pays et un suivi des entreprises et agences étatiques pour la livraison des résultats sectoriels valides, pourraient structurer notre travail de construction d’une qualité de vie supérieure, pour le congolais moyen.
C’est le degré de ce changement de niveau de vie, qui permettra à chaque circonscription, de déterminer la productivité de ses députés élus.