Je voudrais ici faire une digression avec les théories X et Y de McGregor, en sciences de comportement organisationnel, en rapport avec notre désir d’endiguer la corruption qui gangrène le pays. Ces théories induisent que l’homme résiste toujours aux changements de comportement qu’on lui demande de faire.
Sa théorie X suggère que l’homme est paresseux de nature et n’aime pas beaucoup fournir d’effort. Nous serions donc tous, des partisans du moindre effort ! On préfèrerait rester dans la zone de confort qu’on s’est créée, quand il s’agit de faire face, à une situation complexe dans laquelle on se trouverait. Cela nous arrive à tous quelquefois, il est vrai.
Sa théorie Y nuance le modèle et avance que l’homme accepterait le changement, s’il pense y trouver son compte. Ainsi, l’homme ferait toujours, le calcul de l’économie de l’effort de changement qu’on requiert de lui. Il résistera fort à tout changement qui entraine une perte d’avantages pour lui, s’il ne comprend pas, ce que ce changement va lui apporter de mieux.
Surtout s’il a l’impression que d’autres que lui, vont continuer à garder ces avantages, sauf lui !
Ce dernier aspect montre comment les groupes, les organisations ou même les pays fonctionnent en système, où les différents éléments, concepts ou personnes s’influencent les uns les autres.
La résistance à tout changement pourrait ainsi être réduite, si les motivations rationnelles de cette résistance étaient adressées, particulièrement le sentiment d’être le seul dindon de la farce !
Replaçons ces éléments dans le contexte du pays, en rapport avec les états généraux de la Justice. Ces théories portent à croire que nous pourrions connaitre la résistance de beaucoup de personnes, à renoncer aux avantages indus que la corruption procure.
Ainsi, un certain nombre du personnel de la Justice pourrait ne pas accepter de bon cœur, de perdre certains de ces avantages illégitimes, si le personnel du Législatif et de l’Exécutif continuait lui, à garder des avantages similaires.
La population elle aussi, risque de ne pas facilement laisser tomber la triche, les coops, les dessous de table, les commissions et toutes ces autres antivaleurs, si les autorités continuaient avec certaines pratiques sournoises, à leurs titres et qualités respectifs, pour emprunter les éléments de langage du moment.
Surfacturations, Commissions, pourcentages au capital des investisseurs sans apport, rétrocessions, personnel fictif, primes indues, budgets d’intervention non justifiable, frais de motivation ; achat des faveurs comme le vote, un jugement, une nomination, une promotion, un titre académique ; membres de famille en masse dans les délégations aux conférences internationales, etc.
Comment arrêter toutes ces pratiques négatives ? Je ne donne pas de réponse à cette question. J’ai seulement fourni quelques éléments d’appréciation, pour que chacun réfléchisse à ce problème. Que devons-nous vraiment faire pour nous en tirer ?
Que chacun ajoute ses éléments propres et sujets connexes de réflexion. Qu’il se construise la piste de solution la plus efficiente qu’il trouvera. Et qu’on croise nos idées et éléments de réponse dans un mois, le temps de laisser mûrir nos pensées. Si une ou deux personnes faisaient l’exercice, ce sera un bon début.
Parce que, l’on doit affronter ce monstre qu’est la corruption dans notre pays, dans une approche systémique. Sinon, on risquera de rester longtemps un pays pauvre, alors que notre vocation nationale est d’être une grande puissance industrielle, au cœur de l’Afrique. Le pays a les atouts qu’il faut.
Ne laissons pas des gens penser que notre pays manque juste le peuple qu’il faut, pour réaliser sa grande destinée.