Le gouvernement a pris, à juste titre d’ailleurs, des mesures appropriées, pour que le personnel de l’Etat assure ses 8 heures de présence journalière au travail. Mais comment transformer cette présence au bureau en 8 heures de travail effectif ?
Cette interrogation tourmente le citoyen lambda, qui attend encore que l’Etat lui garantisse la provision de tous les services publics de base, d’une manière acceptable, partout.
La réponse qui nous vient à l’esprit est la suivante : que chaque entité étatique se fixe des objectifs ambitieux et stimulants à réaliser dans l’année.
Les pratiques ci-après devraient compléter ces dispositions, pour des entités qui fournissent directement des services à la population : rendre public les conditions requises pour demander chaque service, afficher le délai d’exécution de chaque demande et son coût si le service est payant, faire l’enregistrement de toutes les requêtes des services reçues, attribuer un numéro de référence à chaque demandeur, et lui fixer le date prévisible de réponse à sa requête.
Cela, pour que tout le monde sache à quoi s’en tenir ! L’usage d’un réseau informatique privé facilitera énormément ce travail.
Il serait utile d’installer enfin un service de réclamation pour le non-respect des délais promis, afin de déceler tout goulot d’étranglement dans le processus, et éventuellement débusquer tout agent de mauvaise foi, qui ne jouerait pas le jeu !
Afin d’éviter certaines pratiques pernicieuses, il serait bon également d’établir un service express pour des cas urgents, ainsi que leurs délai et conditions spécifiques.
Les objectifs du personnel devraient donc se traduire pour chaque agent en une charge de travail suffisante, qui couvrirait ses 8 heures de travail journalier, pour éviter qu’il ne devienne oisif, malgré lui. Des objectifs qui seront comme un rappel à l’ordre de chaque agent, dont la seule raison d’être est de fournir un service bien déterminé à ses concitoyens !
L’approche serait parachevée par un contrôle de l’application stricte des dispositions ainsi arrêtées, un contrôle renforcé par des sanctions négatives contre les contrevenants, et celles positives pour les meilleurs agents, comme leur positionnement en tête de liste pour les futures promotions.
Si une telle structuration opérationnelle du travail de notre Administration Publique n’est pas faite, on constatera rapidement que la seule présence au bureau ne règlera pas le problème de l’inefficacité de nos fonctionnaires.
Comment assurer une mise en œuvre efficace et harmonieuse de toutes ces dispositions ? Eh bien, en adoptant carrément la pratique structurante bien connue de la gestion des performances.
Ainsi, les objectifs fixés seront bien ficelés selon les règles (objectifs smart, vision, mission et valeurs), seront tendus et congruents entre les différentes entités administratives, seront connus du public et leur suivi sera transparent. La qualité des services qui en résultera fera graduellement renaitre la confiance de la population vis-à-vis de l’Etat, et contribuera à renforcer partout l’autorité publique, ce dont nous avons besoin.
Notre Administration Publique s’est égarée sur des mauvais chemins. Comme si elle faisait une course dont le but était oublié. Alors qu’elle devrait, comme au Congo Belge, tenir le pays dans l’ordre, la discipline, la salubrité, la droiture et une bonne organisation. Et cela, afin de mettre avec efficacité l’ensemble de la population au travail, comme l’étaient nos parents ou grands-parents dans le temps.
Si nous nous remettons un peu en question avec humilité, on prendrait vite conscience qu’en plus des 8 heures de travail, il nous faudrait également résoudre de nombreux autres maux dont souffre notre Administration Publique.
Car, sans des fonctionnaires efficaces, dignes et bienveillants, pour être une cheville ouvrière forte, droite et capable de nos politiques publiques, le développement de la RDC sera très difficile à faire.
A nous de voir quelle suite nous voulons donner à la haute lutte de progrès commencée par les pères de notre indépendance !
Un commentaire reçu sur WhatsApp d’un ami:
A mon avis, il faut agir à plusieurs niveaux :
1- amener à la retraite tous ceux qui ont l’âge
2- recruter suivant un critérium précis et surtout selon le besoin exprimé et constaté. Pour ce faire, un concours est organisé.
3- élaborer un organigramme de chaque ministère pour en maîtriser les effectifs.
4- améliorer le social du fonctionnaire.
5- travailler à l’équivalence des salaires afin d’abolir la disparité des salaires.
6- établir une discipline et des sanctions pour tous.
7- ramener les prérogatives du secrétariat général qui sont confisquées au cabinet des ministres…
Voilà rapidement ce que je pense.
En effet, tous ces problèmes doivent également trouver de solutions adéquates. 8 heures au travail n’est donc qu’un 1er pas sur un chemin plutôt rocailleux, que nous devons absolument emprunter. Si l’on adopte la pratique de la gestion des performances où l’employé relève les barrières à sa réussite, tous ces problèmes qui concourent à l’inefficacité de notre Administration Publique seront mis sous les projecteurs. Pour résolution !