Si l’on demandait à chaque congolais, quel pays exactement il voudrait avoir dans 50 ans, nous aurions autant des réponses que le nombre des personnes interrogées.
Un grand Congo devient ainsi très difficile à réaliser, par manque d’un dénominateur commun, d’une destinée commune. Une vision nationale s’impose donc, pour nous montrer ce que nous pouvons faire et réaliser de grand, ensemble.
Mais quelle vision adopter, étant donné que nos partis politiques ne proposent rien de concret ?
Comme en entreprise, une bonne vision doit être ambitieuse, attractive, simple et gratifiante, comparée à son point de départ. Pour le pays, la vision doit promouvoir la création de la richesse nationale, sa distribution équitable, l’amélioration du niveau de vie de tous les citoyens, la réduction de la pauvreté et le développement durable de tous nos territoires.
Quel est notre point de départ en RDC, aujourd’hui ? Une bonne image de notre situation sera dépeinte à l’aide de la question suivante : Si, en une nuit, disparaissait dans le pays, tout ce qui n’était pas produit ou construit par des Congolais, quel réveil matinal aurions-nous ? Le risque d’un choc cardiaque est garanti ! Pas de smartphone, pas de 4×4, pas de building en ville, des supermarchés presque vides, un accoutrement d’un autre âge, etc. Notre point de départ semble donc être un point ZERO !
Nous devrions en prendre conscience. Nous devrions réaliser que tout gaspillage de temps ou de ressources financières nous éloigne un peu plus de notre destinée !
Si nous cartographions toutes nos ressources, province par province, et en évaluons la valeur marchande, sur le marché international, on aura une estimation chiffrée de la puissance économique réelle que chaque province devrait avoir.
Nous connaissons nos faiblesses, en infrastructures, en qualification de notre main-d’œuvre, etc. Les enjeux mondiaux du moment nous sont aussi familiers : gestion des ressources naturelles, lutte contre le changement climatique, ainsi de suite. Nos défis régionaux sautent aux yeux : des envies injustifiées de certains voisins. Toutes les données pertinentes sur notre situation exacte existent.
Quelle vision dès lors nous faut-il adopter, pour réaliser le développement rapide de la RDC ? Notre approche est une comparaison avec l’Europe occidentale et donne lieu à la vision suivante :
« Exploiter à FOND nos immenses ressources, afin de réaliser d’ici 50 ans, un revenu national similaire à celui des pays de l’UE, de superficie semblable à la nôtre, et élever le niveau de vie dans nos chefferies et secteurs, pour le rendre semblable à celui des villageois de l’UE ». Bref, « que la RDC atteigne le niveau de vie de l’Europe occidentale dans 50 ans ! ».
Nous en sommes capables, vu nos énormes ressources. Notre vocation n’est pas d’exploiter de façon rudimentaire nos minerais dans des carrés miniers. Nous devrions exploiter de façon industrielle toutes nos ressources et manufacturer tous les produits finis qui en résultent, pas moins ! A nous de nous en donner les moyens. C’est d’ailleurs la seule raison d’être de nos politiciens, qui semblent l’avoir oublié !
D’où tirons-nous la validité d’une telle vision, si énorme ? D’une autre comparaison, faite cette fois avec les Américains. Si l’on échangeait les 100 millions de congolais avec 100 millions d’Américains, que pourrait-il se passer dans 50 ans ? Avec leur esprit d’entreprise et leur organisation très efficace, les Américains transformeraient certainement la RDC en une grande puissance. A contrario, les 2,3 millions de Km2 des Etats-Unis, repeuplés des Congolais risqueraient fort bien de tomber dans le sous-développement.
Et pourtant, ces Américains n’ont pas de tête plus grosse que la nôtre ! C’est juste notre étrange mentalité congolaise qui semble poser problème.
On cherche plus à donner l’impression d’avoir réussi, au lieu de se doter réellement des capacités pour réussir. C’est notre mentalité reconnue des jouisseurs perpétuels, alors qu’on devrait redoubler d’effort vu l’énormité du travail à faire. C’est notre culture de « coop », où tout le monde se cherche des avantages indus, et cela partout ! Nous devrions vraiment nous remettre en question, et sérieusement !
Voilà notre idée sur une vision pour la RDC, quoi que nos politiciens devraient nous proposer de vision meilleure encore que celle-ci.
Dans notre prochaine publication, nous allons donner quelques avantages qu’une telle vision peut procurer au pays et évoquer quelques éléments qui en conditionnent le succès.