Tout le monde parle des montants faramineux fixés par certains députés provinciaux, pour vendre leur voix à la prochaine élection sénatoriale. Mais, à ce niveau de responsabilité dans notre pyramide politique, une telle immoralité est-elle tolérable ? D’autant plus qu’elle fait courir un grand risque au pays, si les élus de ce genre étaient majoritaires au Sénat !
En effet, à l’élection du Président du Sénat, la reproduction de cette corruption risque de placer une personnalité anti-patrie à la tête de cette institution, personnalité désignée à prendre les rênes du pays, si jamais par malheur, le Président de la République était frappé d’une quelconque incapacité. Est-ce un risque à prendre ? Il vaudrait mieux geler un instant cette institution, le Sénat, si personne n’est capable d’enrayer ce marchandage scandaleux !
Le pays n’a pas besoin des politiciens sans scrupule, dont la valeur première est leur intérêt personnel, ou celui de leur famille, ou encore celui d’un pays étranger, au détriment de l’ensemble de la population congolaise.
Que faire alors ? Nous devons mettre en place une procédure de choix de sénateurs, qui oblige les députés provinciaux à faire comme il faut le choix du meilleur candidat, en respectant l’esprit du scrutin secret.
A cet effet, s’appuyant sur les techniques de résolution de problèmes en entreprise, nous suggérons de faire une structuration plus rigoureuse de ce processus de vote, pour l’optimiser, afin que soient reprises toutes les étapes clés qui conduisent à un choix judicieux.
Le principe de la confidentialité du vote cherche à assurer l’indépendance des électeurs vis-à-vis de toute autre personne, pour que leur vote soit fait en toute conscience, en toute liberté et sincérité, sans intimidation ou subornation quelconque, mais aussi sans recherche d’un avantage personnel !
Le marchandage des voix apparait ainsi comme une violation flagrante de ce principe, le scrutin secret devenant le voile qui cache les turpitudes des candidats sénateurs et la subornation des députés provinciaux véreux. Il faut faire sauter ce secret dévoyé !
On suggère donc de demander à chaque député provincial de faire, le jour de l’élection, une analyse des points suivants qui montre pourquoi le candidat qu’il a choisi est le meilleur. Nous devons commencer à être exigeant avec nous-mêmes, afin que chaque homme politique assume la responsabilité des actes qu’il pose !
Compétences : Faire une comparaison des candidats en termes des connaissances (la formation), d’expérience (le parcours et les accomplissements professionnels) et des capacités (le savoir-faire et les réalisations autres, dans tous les domaines possibles).
Personnalité : Faire une comparaison en termes de moralité, des valeurs personnelles démontrées, de priorité d’intérêt du pays par rapport aux intérêts privés ou tribaux, de patriotisme ou l’attachement sans faille à la RDC, plus qu’à tout autre pays voisin.
Vision politique du candidat : Pour la mandature en cours, faire l’analyse des enjeux du moment, et dire en quoi sont meilleures, les stratégies que le candidat choisi compte soutenir dans son travail au Sénat, et dire aussi quels résultats celui-ci pense que le pays peut espérer atteindre.
Il est à souligner que ces analyses sont à rédiger par chaque électeur lui-même, publiquement, pendant le processus de l’élection, sans copier un texte rédigé pour lui par quelqu’un d’autre. Ces analyses seront aussitôt rendues publiques, afin que le peuple souverain applaudisse les bons choix et couvre d’opprobe les mauvais. Pour que choisir un tel ne soit plus suffisant, et qu’il faille aussi montrer en quoi il est le meilleur !
La procédure continuera ensuite. En cas de contestation, toute analyse inconsistante ou mensongère sera déclarée non pertinente, et le vote qui en résulte nul. Son auteur pourrait également être inculpé.
Pour bien faire, il faudrait qu’au préalable, chaque candidat sénateur fasse la meilleure présentation de son potentiel personnel et de ses particularités, ainsi que de la contribution qu’il compte apporter au travail du Sénat.
Une procédure analogue peut également être mise en place pour l’élection des gouverneurs des provinces.
Il reviendra aux juristes de trouver les dispositions réglementaires idoines pour rendre possible cette procédure palliative d’urgence, sans vicier la régularité des résultats. Et aux dirigeants de faire montre d’une volonté politique ferme, pour enrayer ce processus maffieux qui se dessine.
Nous lançons ainsi un vibrant appel à contribution, pour toute solution meilleure que celle-ci. Notre pays ne peut pas paraitre si léger au point de laisser se produire au grand jour, une telle escroquerie politique, sans que personne ne réagisse. Honte aux députés provinciaux et aux candidats sénateurs au rabais !
Bon retour rdc-managermieux.com
Un certain temps est passé sans aucune publication. Je vais essayer de faire mieux maintenant.
Le diagnostic fait de cette élection est véritable. En allant un peu en amont, on remarque que l’élection même de ces députés provinciaux enfreint l’essence de la démocratie. Beaucoup ont été sponsorisés, dans leurs campagnes par les intérêts économiques étrangers installés au pays. Les Asiatiques, pour ne citer que ceux-là, ont financé, de l’aveu même d’un candidat, l’élection des députés et espèrent ainsi avoir une influence dans le choix du gouverneur, question de préserver leurs investissements.
Le mal est donc profond.
Des gens déjà élus aux législatives nationale et provincial sont candidats.
Mais je trouve le remède que tu proposes trop théorique, et son application difficile.
Pour moi, les efforts doivent se concentrer sur l’homme. Sa remise en question et en état.
Les textes actuels ne sont pas une invention congolaise. Ils marchent bien ailleurs.