En RDC, la population est-elle engagée à réaliser le développement du pays ? – (2)

Une scène courante des villes congolaises
Une scène courante des villes congolaises
5/5 - (1 vote)

Deuxième partie : Comment susciter un engagement populaire au développement de la RDC ?

Comme font les entreprises pour renforcer l’engagement de leur personnel, il faudrait que nous proposions aux congolais, des lignes directrices fortes pour le combat du développement intégré et inclusif de la RDC.

Trouver des fondamentaux attractifs pour un engagement au développement

Ces fondamentaux peuvent ressembler aux propositions ci-après.

Vision, Mission, Valeurs, Sens de Grandeur, Cause Commune

Il faudrait nous fixer une vision, comme par exemple, « Que la RDC soit, une des trois premières puissances économiques du continent, dans 10 ans ».

Une telle vision, d’un Congo très prospère, qui soit dans 10 ans une des trois puissances économiques du continent, serait très ambitieuse. Elle est cependant réalisable, malgré son délai court. Ce délai constituera justement notre levier stratégique d’engagement. Car, plus le temps alloué est court, plus dur travailleront les gens.

Pour la mission, l’exemple suivant en donne une indication : « Localement, transformer toutes nos ressources en richesse, distribuée avec équité à tous ».

Une mission pareille nous interpellera. Exploiter toutes nos ressources et maximiser leurs valeurs ajoutées locales est une gageure, tant, tout semble nous manquer, mises à part les ressources. Et cela, afin d’assurer un niveau de vie décent à chaque congolais. Très noble et enthousiasmant.

Quant aux valeurs, promouvoir des valeurs qui facilitent l’épanouissement de tous, le travail en commun et le vivre ensemble. Comme le sens du devoir et du travail bien fait, la qualification, l’ordre et la discipline, la méthode et l’organisation, le respect des personnes et des normes, l’équité, la justice, la dignité personnelle et de la personne, etc.

Pour le sens de grandeur, la proposition suivante est faite comme exemple : « Nous comporter comme un Grand Pays, un Grand Peuple Respecté ». 

Ici, on invitera les congolais à construire un pays qui soit parmi les premiers, et à adopter des comportements d’un grand peuple, digne d’admiration et de respect. Pour se faire, nous devrons relever de beaucoup notre sens d’honneur. Et cesser d’être un pays où, des voleurs sont fiers de l’être et sont admirés !

S’agissant de la cause commune, nous proposons l’exemple suivant : « Donner plus de Dignité à notre Peuple, et plus de Puissance à notre Pays ».

Une telle proposition serait faite pour une raison simple. Dieu ne nous a pas donné ce grand pays, avec toutes ses ressources, pour que nous y vivions de façon minable. Notre seule raison d’être, comme congolais, c’est de réaliser la puissance de ce pays sous toutes les formes : l’éducation, l’économie, la finance, l’industrie, la technique, les technologies nouvelles, la culture, l’administration publique, l’armée, les sports… Montrons-nous en dignes !

Les comportements constructifs et leurs contre-indications

Il y a lieu d’encourager le comportement général positif dans le Parler, l’Être et l’Agir des gens. Valoriser les congolais qui parlent de façon constructive, ceux qui sont altiers, intègres et dignes, ceux qui agissent avec excellence et rigueur. Et stigmatiser toutes les anti-valeurs, sans complaisance. Les réprimer avec véhémence, pour générer un opprobre social fort.

De façon spécifique, que chaque métier, chaque communauté établisse sa liste des comportements qui favorisent l’essor de son secteur, et stigmatise des agissements négatifs qui l’affaiblissent.

La bonne motivation captivante de la population

Ici, cultiver une motivation de fierté captivante, comme : « Appartenir au groupe des Patriotes, les Bâtisseurs du Grand Congo de demain ». Pour ainsi magnifier les belles œuvres congolaises de demain, qui vont nous valoir l’admiration du monde. Une motivation intrinsèque.

Également promouvoir la reconnaissance des contributions réussies et leur accorder une rétribution équitable. La motivation extrinsèque !

Les capacités prioritaires pour le développement de la RDC

S’efforcer d’avoir les compétences sectorielles aiguës, en priorité dans les domaines à fort potentiel économique pour nous. On devrait avoir les meilleures compétences mondiales en métallurgie du Coltan et du Cobalt, en électricité hydroélectrique, en hydrolienne, en bourse de carbone, etc.

Sceller un pacte de développement avec la population

En entreprise, on cristallise l’engagement du personnel au succès de la société, par la pratique de la gestion des performances. Ce qui se traduirait, pour le développement du pays, aux pratiques similaires à voir ci-après.

Des Objectifs spécifiques, des Référentiels appropriés, un Pacte Social, le Feed-back terrain

La première pratique consistera à fixer des objectifs périodiques très ambitieux, pour tous. Comment le faire ?

La bonne pratique serait de fixer, de manière cyclique, un objectif global annuel pour le pays, un objectif difficile à atteindre. Cet objectif sera ensuite décliné en objectifs spécifiques par secteur, province par province, territoire par territoire, avec des chiffres précis sur les résultats à réaliser. Un objectif générique s’ajoutera pour nous tous, la propreté, la discipline, le travail qualifié aux normes, le respect pour tous et l’assistance mutuelle.

Sans un objectif corsé précis, il sera difficile de susciter un engagement ! La cascade de l’objectif global à tous et l’alignement de tout un chacun à ce même objectif sera le point de départ de notre engagement populaire.

Vient ensuite le référentiel des indicateurs de performance appropriés et des facteurs clés de succès.

Les objectifs ne sont valables que lorsqu’ils sont accompagnés d’un mécanisme robuste de mesure des résultats atteints, une mesure faite de façon objective et indépendante, sur des indicateurs spécifiques prédéterminés.

La publication de ces mesures sera un autre levier d’engagement des gens. Tout le monde verrait alors, si telle entité avait réussi à délivrer son résultat ou pas, tel un tableau du score d’un match.

Notons que les facteurs clés de succès sont les éléments critiques d’un objectif, dont la réalisation conditionne l’atteinte de l’objectif. Comme les routes de dessertes agricoles pour l’augmentation de la productivité rurale.

La troisième pratique serait la conclusion d’un pacte social avec toutes les parties prenantes importantes.

Cette tâche sera plus facile si l’on trouve en face, des structures organisées comme les syndicats, les corps de métiers, les coopératives, et même des groupes d’opinion. On sollicitera ainsi l’engagement de leurs membres, dans une sorte de contrat social, à faire la tâche qui a été convenue, selon les conditions agréées. Chacun sachant exactement ce qui est attendu de lui.

La dernière pratique est de mettre en place un mécanisme pour recevoir le feed-back du terrain.

Souvent, les gens manquent d’engagement aux projets, s’ils estiment que leurs besoins locaux légitimes n’ont pas été pris en compte. Ce mécanisme permettra ainsi, que des mesures correctives ou d’amélioration, puissent remonter au sommet. Comme ce que font dans certains pays, les bureaux permanents des députés dans leur circonscription.

Conclusion

Quand, chaque congolais, aura un résultat pressant attendu de lui, pour le développement de la RDC, on pourrait enfin trouver de la détermination dans l’engagement de tous, à transformer ce pays. Il est inconcevable d’avoir une population de 97 millions d’habitants, selon certaines sources, d’avoir un retard de développement partout, et de ne pas avoir des tâches précises de développement à donner à ces milliers des gens.

Comment entretenir ensuite, de façon continue, un tel engagement au développement ?

Nous allons aborder ce point dans notre 3ème et dernière partie, la semaine prochaine.

5 commentaires

  1. excellent!!!! …une proposition prônant la responsabilisation, l’engagement et l’amélioration continue dans le temps et l’espace …bien ciblée

  2. Pour les comportements constructifs à encourager, n’est-ce pas mieux de donner des comportements plus concrets, comme parler de son cheminement, pour un homme d’affaires qui a réussi, pour présenter son modèle de réussite ?

    1. En effet. Vous faites bien de parler de comportement concret. Nous pensons par exemple à un fermier qui parlerait de son cheminement, de la petite ferme agricole familiale à sa grande plantation mécanisée et à son unité transformation des produits agricoles. On a besoin de beaux modèles de réussite de création locale de richesse.

  3. Un autre point. Les compétences prioritaires nécessaires à la transformation de nos ressources importantes sont primordiales. Il manque selon moi une capacité plus importante encore, celle de gestionnaire. A inclure.

    1. 100 % d’accord. Tous les grands fonctionnaires de l’administration publique devraient passer par un renforcement de capacité comme gestionnaire. Surtout ceux sur le terrain, qui doivent aussi être des gestionnaires du développement de leur entités.

Les commentaires sont fermés.

error

Etait-ce intéressant, utile ? Avez-vous partagé :)

Tout nouvel article vous sera notifié
Partagez
Share