En RDC, la population est-elle engagée à réaliser le développement du pays ? – (1)

La RDC dans le noir, en termes de taux de pauvreté en 2018
La RDC dans le noir, en termes de taux de pauvreté en 2018
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Première partie: Des sujets de doute sur notre engagement pour le développement de la RDC

Dans la carte ci-haut sur le taux de pauvreté dans le monde en 2018, très peu de pays sont en noir, le groupe des pays dont plus de 60% de la population est pauvre. Et le plus grand de ces pays, c’est la RDC ! Pour cela, nous devrions tous, toutes affaires cessantes, nous mettre sérieusement au travail, et nous engager à fond pour trouver les meilleurs moyens de nous tirer de cette situation qui nous ridiculise.

Dans les entreprises à succès, on se préoccupe beaucoup de l’engagement du personnel à la réalisation des objectifs fixés. Pensez-vous que ces pratiques d’engagement professionnel peuvent aider la RDC à faire des progrès rapides ? Nous croyons que oui. Voyons comment cela peut se faire.

D’abord en entreprise, comment cela se passe-t-il ?

Éléments fondamentaux pour un engagement en entreprise

Pour imprégner un engagement fort au personnel d’une entreprise, on lui fait partager une vision attrayante très ambitieuse, des valeurs positives et un sens élevé du projet commun que l’entreprise se fixe. On s’assure aussi que chaque agent s’efforce à demeurer très qualifié pour sa tâche, même quand les exigences de cette dernière augmentent.

Caractéristiques d’un engagement professionnel

Examinons quelques caractéristiques d’engagement en entreprise.

L’engagement à sa tache, à son équipe et à son organisation

L’engagement à son travail peut être défini comme le fait de s’efforcer, par contrat, par désir personnel ou par une résolution prise, à s’investir à fond pour produire le résultat attendu.

Pour un travail en équipe, il se dessine un autre type d’engagement. L’intérêt du groupe devient prépondérant par rapport aux considérations individuelles et on se détermine à s’assister mutuellement pour la réussite du groupe.

Dans une grande organisation, un autre type d’engagement se manifeste. Il renvoie au sentiment qu’on éprouve, au regard de ce que cette organisation représente, de l’excellence de ses pratiques et de l’image que son leader donne. La splendeur du futur que l’organisation projette ajoute à son prestige, un futur à la construction de laquelle on est fier de contribuer.

Des indicateurs d’engagement ou de désengagement

On remarque souvent des comportements particuliers qui témoignent de l’engagement des gens. Ils sont élogieux sur leurs résultats, leur leader ou leur organisation ; ils fournissent un grand effort pour devenir meilleurs, pour le bien de leur organisation.

Par contre, l’absence d’engagement induit des contre-indicateurs comme un manque d’efficacité, des objectifs non atteints, une négligence des valeurs, la propension à s’accuser mutuellement des mauvais résultats, une ambiance délétère, un autoritarisme exagéré, etc.

Engagement, Motivation et Compétence

Vis-à-vis de sa tâche, on s’aperçoit qu’une personne est plus engagée lorsqu’elle a une bonne motivation pour faire cette tâche et qu’elle dispose des fortes capacités pour son exécution.

Une personne qui se bat pour une cause élevée aura un engagement plus fort, qu’une autre personne motivée de manière extrinsèque, qui agit comme un chasseur de prime. De même pour quelqu’un de compétent, qui sera prompt à la tâche, comparé à un autre, qui ne sait trop, par quel bout commencer.

Comment se caractérise l’engagement pour le développement ?

Comment se traduiraient ces pratiques de l’engagement pour le développement du pays ? C’est ce que nous allons voir.

Éléments fondamentaux, comportements témoins, motivation et compétence

De même que les entreprises fixent leurs ambitions, leur mission et leurs stratégies, de même le pays doit déterminer les lignes directrices de son combat pour le développement.

Il y a lieu donc de proposer une vision qui captive toute la population, des valeurs qui facilitent l’épanouissement de tous les congolais et un projet commun, dont les objectifs enthousiasment chacun de nous, quel que soit notre territoire, nos conditions particulières d’âge, de genre ou de religion.   

Nous allons entrer en détail de cet exercice de définition des lignes directrices dans la partie 2 de notre réflexion.

Des doutes sur notre engagement à notre développement ?

On observe, malheureusement trop souvent, des comportements de désengagement des congolais pour la construction de leur bien-être personnel et collectif. Épinglons en quelques exemples.

Des gens non-engagés à leur propre gagne-pain

Des techniciens qui prétendent tout connaître, mais dont le travail laisse à désirer, quel engagement ont-ils pour leur propre épanouissement ?

Chérir des importations appauvrissantes

On importe viande, volaille, oignons et j’en pense. Pourquoi importer des choses que nous sommes capables de produire ? Pourquoi appauvrir notre pays si bêtement ?

Manquer d’incitation à une production rurale élevée des richesses

Un villageois cherche par exemple, à faire l’export des fleurs roses à la bourse des fleurs d’Amsterdam. Mais il ne sait comment le faire. Pourquoi, comme au Kenya, l’administration publique ne l’aide-t-elle pas à structurer la production et l’export de ses fleurs ?

Tuer le travail congolais

La mode du jour est le recours aux travailleurs étrangers pour se faire construire des villas. Comment valoriser le facteur de production « travail » en RDC ? Quelle population enrichit-on ? J’attends dire que les travailleurs congolais ne sont pas assez qualifiés. Admettons-le. Mais comment vont-ils être formés si personne ne met à leur disposition des bonnes formations certifiantes ? Pourquoi ne pas prôner un élitisme professionnel congolais ?

Vous pouvez par vous-même allonger encore cette liste. Mais, est-ce cela, le comportement d’un peuple engagé à réduire le taux de pauvreté de sa population ? Pas du tout, hélas !

5 commentaires

  1. La liste des contre-indicateurs d’engagement au développement de la RDC est longue. Voyez par exemple le triste drame du marché de Matadi-Kibala. Partout à Kinshasa, nous avons construit sous les câbles haute tension, dans la servitude de 25m de la Snel. Partout ! Le drame de Matadi-Kibala était évitable, mais nous avons laissé faire. A quel prix ! Que le Seigneur console nos frères éprouvés.

    1. Amen. En effet, la liste des contre-indicateurs est vraiment longue. Des motocyclistes sans casque, des conducteurs de taxi-bus avec des permis achetés, des bureaux vides à l’heure de début du travail, etc. Personne ne semble remarquer que ces faiblesses retardent notre développement.

  2. « …. une vision attrayante très ambitieuse, des valeurs positives et un sens élevé du projet commun que l’entreprise se fixe… » la base même d’un bon leadership. J’attends impatiemment la suite.

  3. A propos de production rurale élevée, ce n’est pas d’une incitation dont nos paysans ont besoin. Il faut leur montrer de A à Z comment réaliser une production moderne mécanisée. D’eux-mêmes, ils n’y arriveront jamais.

    1. Tout à fait. Une bonne politique serait de former des formateurs. Ceux-ci dissémineraient ensuite les bonnes pratiques de A à Z sur le terrain. Les incitations suivraient.

Les commentaires sont fermés.

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